TRA LA MONDO

De par le monde..(Migri per piedoj / Voyager à pieds)

(la blogo kiu pli kaj pli esperantiĝas...)

13 mai 2006

3 semaines de marche

Bonjour à tous, saluton al cxiuj !

je profite d'avoir un accès internet pour donner des nouvelles.

JE VAIS BIEN !

Mais ça ne s'arrête pas là.

Je suis donc parti de chez mon frangin depuis la vallée de Bernede, à Massat dans l'Ariege (09).
Samedi 22 avril, date symbolique: péremption de ma carte 12/25 SNCF et surtout date à laquelle j'ai quitté Paris, à 3 mois près - 22janvier.
Départ vers 11h après un tour de voisinage pour l'au-revoir, avec un sac de 21kg (comprenant la bouffe pour 3-4 jours et 1litre d'eau, et tout le climbim' ).
Je pars en goutant à l'eau salée que mon frangin à substitué à ma bonne eau douce, et sous rigolades.
Descente de vallée en passant chez les derniers voisins d'où je ressors avec un chapeau de feutre - élément manquant à ma panoplie.
Arrivée sur Massat apres 1 heure et debut de montée vers le col de Péguere, en suivant les conseils de Seb (merci à toi). Il s'averera plus tard que cela m'a plutôt rallongé par rapport à mon idée de départ - était-ce volontaire Seb ? c'est bien le genre de votre maison! - 14h30, pause repas presque au plus haut de la journée. J'ai le plaisir de découvrir dans la poche à bouffe une surprise: 2 fers à cheval rouillés et 2 vieux clous énormes dans un gant de toillette.
Ca, c'est signé Antoine, le chameau! Il aurait pu mettre des crottins de chèvre plutôt! Je me suis donc farci une ascention sous le soleil avec un poids superflux; cadeaux que je laisse à Dame Nature sur le bord du chemin.
Fin de journée vers 16h, au col de Péguere, sous un orage de grêle. Bonheur, il y à un abri de pierre type chapelle, avec cheminée et place à couchée. J'y fais mon feu, mon repas et ma nuit.

Au matin du troisième jour, alors que j'avais besoin de ma bougie pour allumer mon feu, je decouvre dans une autre poche de nouveau 2 fers à cheval! Encore merci Antoine, au moins on aura bien rigolé !

Après 3jours 1/2 d'Ariège je rentre dans l'Aude (11), quelques jours et quelques bivouacs - je salue la Famille qui retape la ruine au Saint Roc de Payra sur l'hers - puis le Tarn (81), l'Hérault (34), l'Aveyron (12), la Lozére (48) et ce jour l'Ardèche (07).

J'ai passé quelques heures le long du canal du Midi, rien de très palpitant: un canal, un chemin, des écluses, des bateaux de bourgeois en vacances ...
Castelnaudary, mouais ...
La Montagne Noire et sa Rigole, pas emballé; beaucoup d'exploitations forestieres, le gag : j'arrive devant le 1er panneau de type "foret domaniale de la Montagne Noire, ONF" pas d'arbre! toute une parcelle deboisée et des pistes forestières défoncées
...
J'emprunte durant 3-4 jours le GR 653 - chemin de St jacques de Compostelle depuis Arles - j'y croise environ 6 groupes ou individus par jours, dont plusieurs me demandent si je vais à Rome!
Je boude Castres pour passer à Mazamet et son agglomeration. Pas terrible, sauf le centre.
2 journées consécutives de 35km avec beaucoup de route me vaudront des ampoules aux talons (alors que cette zone est habituellement indemne) qui seront soignées tres vite (merci à Barbara pour sa pommade de Consoude)
Je remercie aussi la dame neo-militante du coté de la Montagne Noire pour m'avoir fait partager son repas avant sa réunion et quelques discussions autour des alternatives et de la décroissance...
L'Hérault, departement où j'ai beaucoup marché sur route, faute de carte et renseignement. Parce que les cartes IGN au 1/25000è, elles sont bien, mais chères !
Alors les 6 que j'avais jusqu'après Castelnaudary, en 5 jours elles etaient finies, et j'ai preferé continuer à l'arrache avec des docus touristiques et des photocopies grossières.
Arrivé un moment où j'etais hors zone par rapport à mes docus, j'ai quitté le GR71 pour finalement le reprendre le lendemain après de gros detours...

Niveau paysages, j'étais un peu deçu, entre l'Ariège et l'arrivée sur les causses du Larzac.

Après des renseignements detaillés à Ceilhes (34) pour monter sur les causses, je me rallonge un peu pour finalement passer à l'est plutôt qu'à l'ouest - des suites d'une erreur - c'est à dire par la Couvertoirade puis le Cun du Larzac au lieu de la Cavalerie.
C'est pas plus mal, à la Couvertoirade - ville fortifiée mais pas contre les touristes ! - je croise 2 cyclistes en tour de 5 jours avec qui je fais le bivouac et partage mon riz.
Le Larzac (12), c'est pas mal, mais de ce que j'y ai vu il n'y a plus l'entrain alternatif qui habitait le Cun du Larzac – dommage, mais cet entrain s'est je pense propagé ailleurs! -
Merci aussi à Laurent et Chloé pour un repas du soir et la cartographie.

J'ai esquivé Millau pour aller directement dans la Lozère, au Rozier pour y remonter les gorges du Tarn. Le Tarn, par le chemin bas (à l'inverse du chemin des causses), c'est assez joli malgré la pluie. Bah oui, 2 semaines de rando sans avoir vraiment de la pluie, il faut bien que ça tombe un jour. Et donc pendant les 3 jours de Gorges du Tarn, j'ai eu de la pluie, mais je suis encore en vie et je remercie cette eau qui alimente nos ruisseaux.

Arrivé à Florac le lundi 8 mai – mort – j'y ai fais des courses le lendemain avant une petite étape (10km) pour monter dans le parc Naturel des Cevennes, en Lozère. Ce soir-là je ai fais une rencontre assez intéressante (non, pas des chevreuils!); un pélerin qui fait le tour des Cévennes chaque année, ancien berger en Suisse, et plein de choses. Beaucoup de discussions, repas en commun et bivouac.
Passée une nuit à 1300m d'altitude en Lozere au bord du Tarn – tout petit - , -3°C dans la tente: j'ai bien fait de prendre un bon duvet !

Et puis me voilà entré dans l'Ardèche ce jour, pays des châtaignes et c'est vrai ! Mais aussi cerisiers, pieds de vignes, figuiers, oliviers. Je goûte à la frustration de passer à coté de fruits, hélàs, hors-saison ! Que de cerises à manger !

Ce soir, je suis chez des amis d'Ismaël, le Pélerin, à Joyeuse. Voilà une soirée musique dans un bar, et after chez ces amis-la. Je profite de la connexion, et cette nuit de la première en maison après 3 semaines de bivouac.

Un bivouac, qu'est-ce que c'est ?
Si les conditions le permettent, c'est un coin d'herbe pour la tente, de l'eau, du bois et la cuisine au feu.
S'il n'y a pas d'eau, il faut aller la chercher ou l'apporter avec soi.
S'il n'y a pas de quoi faire du feu, ou un temps de chien, c'est cuisine au réchaud à gaz.

La cuisine, c'est quoi ?
Du riz et des orties, un thé.
Et puis depuis quelques jours j'ai pas d'ortie, mais des oignons et de l'emmental.
Et puis seulement des oignons, et de l'ail ...
Le matin c'est thé, pain-miel; et le midi c'est pain-saucisson ou fromage.
Voilà tout ça c'est le schéma type de mon alimention, et ça me va...

Depuis 21 jours de marche, j'ai parcouru 535 Km en 123 heures; j'ai un rythme qui me plait: je marche et quand je vois une bonne place de bivouac et que je veux m'arrêter, je pose ma tente.
Environ 25km sur 5-6 heures, départ le matin vers 9h, bivouac vers 15h et couché vers 21h30.
Bon, c'est pas aussi figé que ça !

La suite ?
Je prevois de rattraper le GR42 qui remonte la vallée du Rhône et de rejoindre la Vanoise dans les Alpes, y faire la Transhumance à la mi-juin chez un ami d'ami, y rester 1 ou 2 semaines pour repartir vers la Suisse.

Au niveau des cartes, j'ai trouvé un compromis : la carte de « promenade » au 1/100 000è. Il y a les GR tracés, la carte coûte 5 euros et dure plusieurs jours. Mais il n'y a pas tous les petits chemins.

Les paysages sont variés, montagne, petite montagne, causse, vallée, paturage caillouteux de granit et hameau de pierre, chemin bordé de murets de schiste ou calcaire, piste forestière defoncée, champs vallonnées, rivières, ruisseaux et flaques d'eau.

Je pense rester chez mes hotes 1 jours et 2 nuits, ce qui me ferait repartir dimanche 14 mai.

Voilà pour ces premières nouvelles, je ne sais pas quand j'en enverrai d'autres...

Sur ce je vous souhaite à tous de bien continuer dans vos activités diverses et variées, et gxis la venonta !

Maksim'